lundi, 8 Octobre 2018
Je suis un grand fan de Leila Slimani. Et j’ai vraiment apprécié – je ne sais pas si apprécier est le mot juste – lisant son roman qui a gagné du Prix Goncourt, Chanson Douce. Mais, j’ai eu quelques difficultés avec Dans le jardin de l’ogre.
La question principale qui me pose problème: pourquoi choisir un thème de dépendance sexuelle chez les femmes? Était-ce juste pour attirer les lecteurs avec du matériel choquant. C’est ce que j’avais pensé au début, mais après réflexion, je ne suis pas sûr. Il y a peu d’érotisme dans les scènes de sexe. Ils sont froids et dénués de toute romance.
Elle a suggéré que c’était l’affaire DSK qui l’avait fait penser à la dépendance sexuelle et qu’elle avait essayé d’imaginer une femme plutôt qu’un homme. Cela pose la question de savoir si DSK était un accro du sexe – ou tout simplement un autre vieil homme louche.
Ou y a-t-il un niveau plus profond ou une révélation qui me manque?
Quand j’ai lu les critiques sur Goodreads et Amazon.fr, il est devenu évident que c’est un livre qui divise vraiment l’opinion. Beaucoup l’adorent. Presque autant de gens le détestent.
Adèle travaille comme journaliste à Paris et vit avec son mari, chirurgien, avec son fils âgé de 3 ou 4 ans. Le roman montre la dégradation Adèle a fait venir sur elle-même par sa dépendance. À chaque occasion, Adele cherche sa prochaine relation sexuelle. Étrangers, amis, peu importe qui.
Inévitablement, Richard découvre. Richard, après avoir surmonté sa colère et sa fureur initiales, a essayé de la comprendre médicalement. Comme peut-être n’importe quel médecin aurait essayé de le faire. Adele est comme n’importe quel toxicomane. Elle doit avoir son prochain correctif. Adele est aussi très égoïste. Peut-être que ce n’est qu’une autre manifestation de la dépendance.
La question que se posera le lecteur est la suivante: pourquoi Adèle a-t-elle cette dépendance?
Leila Slimani fait partie de ces auteurs modernes qui décrivent les gens, les lieux et les intrigues sans faire de commentaires. Elle ne tente pas de comprendre le comportement d’Adele. Mais le lecteur cherche inévitablement ces explications.
On apprend que son mari n’approche les relations sexuelles avec aucun enthousiasme. “Richard n’a jamais accordé d’importance au sexe.’ Cela pourrait nous aider à comprendre pourquoi elle peut vouloir une liaison avec un autre homme. Cela n’explique pas pourquoi elle passe d’un homme à l’autre sans la tendresse que l’on pourrait attendre de telles rencontres.
L’ennui pourrait-il être l’explication? Au travail, elle perd tout intérêt. Elle n’aime pas son travail. Elle déteste devoir travailler pour vivre et elle aurait adorer épouser un homme «riche et absent». Elle trouve sa vie banale.
La femme ennuyée qui cherche une vie en dehors des 4 murs de la maison conjugale est un thème récurrent dans la littérature. Il existe des similitudes avec le roman le plus célèbre de Flaubert. Comme Emma Bovary, Adèle est mariée à un médecin, a un garçon et finit en Normandie. Le château à la campagne que son mari achète devient sa prison. Anna Karenina, Belle de Jour et Thérèse Deyqueroux viennent également à l’esprit.
Bien que dans le jardin de l’ogre soit complètement différent de Chanson Douce, les deux font appel à des professionnels qui vivent et travaillent à Paris avec de jeunes enfant(s).
Même si j’ai trouvé ce roman troublant et que je n’ai pas encore été convaincu des motifs et de la philosophie qui l’a inspiré, j’ai pris plaisir à le lire. Je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être ce qu’un bon écrivain est capable de faire. Et il est très bien composé et construit. Leïla Slimani, né au Maroc, réussit à écrire des romans qui sont essentiellement français, même parisien. J’attends avec impatience le prochain roman de Leïla Slimani