Pierre et Jean – Guy de Maupassant

Ce sont les personnages qui font avancer ce roman qui a la plus simple des intrigues. et pourtant la lecture est facile et donne tellement de satisfaction. Lire Pierre et Jean, c’est comme rencontrer un vieil ami. Maupassant on donne un aperçu extraordinairement forte d’une famille bourgeoise confortable à la fin du XIXe siècle au Havre. C’est presque photographique ou même cinématographique. Est-ce ce que l’on entend par réalisme?

Le livre commence avec quatre personnes sur un bateau – Jean, Pierre, le père Roland, Mme Roland et Mme Rosemilly. On apprend que cinq ans séparent les fils en âge, que Paul est plus têtu et Jean plus stable. Mme Rosemilly n’a que 23 ans mais est déjà veuve. Au léger ennui des femmes, le père évoque une description de la côte normande. De retour chez eux, alors qu’ils s’assoient pour le repas, le notaire appelle pour lui annoncer des nouvelles. Des nouvelles qui vont tout changer.

Le thème central en est un de la jalousie et de la façon dont elle peut habilement se glisser dans les pensées, s’approprier et ensuite posséder complètement l’esprit.

Maupassant utilise souvent le temps pour interagir avec l’action. Quand Pierre part en bateau pour penser à tout, au moment où il raconte des souvenirs de plus en plus sinistres, le temps change. Des nuages sombres couvrent progressivement le ciel et une épaisse brume recouvre la ville. Et une autre fois, en écrivant de l’amour: “Le baiser frappe comme la foudre, l’amour passe comme un orage, puis la vie, de nouveau, se calme comme le ciel, et recommence ainsi qu’avant. Se souvient- on d’un nuage?”

On apprend comment vivre à proximité de la mer et un port important peut affecter la façon dont on voit le monde. Les endroits lointains ne semblent jamais vraiment aussi loin, car les bateaux arrivent d’Angleterre, d’Inde, d’Italie et du reste du monde.

L’écrivain anglais Somerset Maugham est souvent comparé à Maupassant. L’Encyclopédie Brittanica: “L’habileté de Maugham à gérer l’intrigue, à la manière de Guy de Maupassant, se distingue par son économie et son suspense”. Les deux avaient des histoires à raconter de leur propre vie. Pourtant, ces histoires n’étaient pas simplement racontées d’histoires, mais dramatisations qui pourraient, exciter, intéresser et surprendre.

Dans un préambule de l’histoire, Maupassant aborde la question de savoir ce qu’un roman est et devrait être. De réalisme, il écrit: “Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous donner une vision plus complète, plus saisissante, plus convaincante que la réalité elle-même.” Si il y a quelqu’un qui est capable de donner des conseils sur l’écriture, c’est surement Maupassant.

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