Réparer les vivants – Maylis de Kerangal

C’est le roman d’une transplantation cardiaque. Ce n’est probablement pas un livre que j’aurais choisi de lire s’il n’avait pas été choisi pour notre cercle de lecture. Excellent mais insupportable. Le roman raconte l’histoire d’un jeune surfeur tué dans un accident de la route, comment ses parents ont été informés et comment ses organes ont été donnés à des patients qui en avaient désespérément besoin dans différentes parties du pays. Un homme qui meurt est la respiration d’un autre.

Le sujet représente un défi mais l’écriture est souvent magnifiquement poétique. Elle écrit comme un peintre peint. On trouve le titre dans Platonov de Tchékhov – “Enterrer les morts, réparer les vivants”

Le roman est extrêmement bien recherché et toutes les informations techniques des procédures sont esquissées. Une chose qui se présente sont l’éthique. Tous les efforts sont faits pour s’assurer que les dons d’organes sont faits correctement et proprement. Par exemple, les médecins qui diagnostiquent la mort de Stephen ne sont pas ceux qui ont enlevé les organes. Et pourtant, différents médecins encores prennent la décision, pour une base de données nationale, de savoir qui devrait recevoir les organes.

Et les thèmes plus profonds ne sont pas manqués. C’est quoi exactement, le coeur? Est-ce l’essence même de notre être ou juste une autre partie du corps qui peut être échangée? Et qu’est-ce que la mort? Plus quand le cœur cesse de battre.

“L’arret du coeur n’est plus le signe de la mort, c’est désormais l’abolition des function cerebrales qui l’atteste. En d’autres termes: si je pense plus alors je ne suis plus.”

L’intrigue est assez simple, mais c’est l’habileté de l’auteur à écrire qui fait de ce roman un si grand. Certains critiques ont remis en question le besoin de récits «non pertinents». Le goût de Thomas Rige pour la musique et pour la chanson du chardonneret, les aventures nocturnes de Cordelia Owl, la collection de vinyles Bob Dylan et Neil Young de Revol, le labyrinthe de Juliette, etc. Ces backstories sont une partie essentielle du roman; ils aident à développer et à colorier la richesse du roman. Et dans un roman sur la mort, il est nécessaire de fournir des rappels constants de la vie

Maylis de Kerangal a été décrit comme un écrivain de processus. Un roman précédent, Naissance d’un pont, elle décrit apparemment la construction d’un pont dans les moindres détails, du début à la fin, pleine des plus petits détails.

Maylis de Kerangal a écrit, “Je pense que tous mes romans sont des autoportraits” et que son frère est un chirurgien cardio-vasculaire, qui était là pour conseiller sur ces complications de la chirurgie de transplantation – et ses trois frères étaient tous des surfeurs.

La description de la mère de Simon se réveille à l’appel téléphonique dont elle se souviendra toujours, son trajet à l’hôpital et la rencontre avec le Dr Revol est horriblement bien fait. Et cela agitera les émotions de ceux qui ont dû visiter les malades ou mourir à l’hôpital.

Si l’on veut comprendre cette procédure chirurgicale particulière, aucune revue médicale ne pourrait jamais transmettre l’horreur et l’accomplissement des greffes d’organes aussi complètement et totalement que Maylis de Kerangal dans Reparer les vivants.

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