lundi, 21 novembre 2016
Le Moyen-Orient mi-dix-neuvième siècle est le cadre de ce remarquable livre. Il a été écrit il y a plus de 20 ans par l’écrivain libanais français Amin Maalouf et a remporté le Prix Goncourt en 1993.
Situé dans un village de la province de Montagne au Liban, il raconte l’histoire d’un jeune homme, Tanios, enfant des montagnes, le mystère de sa naissance, de son passage à l’âge adulte, de son amour de les études, de son tempérament, de ses jeunes fille, de son exil et de son retour.
On rencontre le cheik qui surveille le village féodal de Kfarabida, où les femmes font partie de sa propriété. Après l’assassinat du patriarche, le Prélat catholique, par Gerios, le père de Tanios, les deux sont exilés à Chypre.
Maalouf écrit de telle manière que l’on peut respirer l’air de la montagne et sentir que nous sommes parmi les villageois. Les villageois qui sont raisonnablement heureux de continuer leur existence féodale, à un moment où les grandes puissances commencent à sculpter le Moyen-Orient. Les villageois ne sont que des pions dans le jeu joué par les Egyptiens, les Ottomans, les Anglais et les Français. On peut facilement faire des liens et voir des parallèles avec le Moyen-Orient d’aujourd’hui.
Le livre a une complexité convaincante. Le lecteur doit travailler à suivre les différents personnages, et leurs lieux à la fois dans la hiérarchie et l’histoire.
Écrivant à la fin du 20ème siècle, tant de temps a passé et il est impossible de faire la différence entre fait et la fiction. Le écrivain fait son histoire sembler comme un morceau de recherche historique. Ses sources sont le vieux Gabrayal, les Ephémérides du Révérend Stollen, diverses lettres de l’époque, et le chronique montagnarde du moine Elias de Kfaryabda. Alors on vient à le question de quoi est le vérité, un question ce le auteur lui-même pose. Il écrit, “Tu ne veut que des faits? Les faits sont périssables, crois moi, seule la légende reste”. J’écris ceci pendant le mois où le mot post-truth (post-vérité) a été ajouté au dictionnaire Oxford.
Ce livre est certainement à recommander. Il se lit comme un classique du 19ème siècle. Il commence, “Dans le village ou je suis ne, les rochers ont un nom.” Et vers la fin du livre, Maalouf écrit, “D’un instant ou l’autre, on bascule. Vers un autre vie, vers un autre mort. Vers la gloire ou l’oubli.”