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lundi, 3 février 2020
Ce petit livre puissant nous rappelle très clairement à quel point nos libertés, notre protection par la loi, la démocratie et la liberté d’expression peuvent être facilement perdues. Ce livre est un rappel effrayant que nous devons tous être vigilants. Les libertés que nous avons acquises au cours des 200 à 300 dernières années ne sont pas gravées dans le marbre.
Qui pourrait croire que les Autrichiens accueilleraient avec enthousiasme l’invasion nazie allemande, en agitant le drapeau et en ouvrant les bras, comme ils l’ont fait au début de 1938?
Eric Vuillard montre clairement comment les plus grandes sociétés capitalistes ont enclavé les nazis, elles ont fait des dons et ont ensuite largement profité de toute l’entreprise. Et ces entreprises n’ont pas disparu. Ils se réunissent chaque année à Davos. Ils nous donnent nos voitures, appareils électroménagers, autres appareils électriques et bien plus encore.
Eric Vuillard fait remarquer que les chars allemands se sont effondrés alors qu’ils se dirigeaient vers Vienne et comment cela a démontré qu’ils n’étaient pas vraiment préparés à l’invasion ou à la guerre.
Ce court roman, ou «récit», selon l’auteur, a remporté le Prix Goncourt de littérature. Mais la question a été posée, est-ce la littérature. Parfois, cela ressemble à un article du Guardian ou à un documentaire de la BBC Radio 4. En plus, aucun des dialogues n’a été inventé par l’auteur.
Dans sa conférence au Hay Festival l’an dernier, Eric Vuillard a souligné que, depuis les révolutions française et anglaise, les romans sont progressivement devenus de plus en plus réalistes. Même si deux journalistes avaient été présents à la réunion du 20 février 1933, leurs comptes auraient été très différents l’un de l’autre. Où sont donc les faits et la vérité? Même si nous avons des documents, nous devons encore utiliser notre imagination pour donner un sens à un événement. Et c’est ça, la littérature.
La littérature tente de refléter de plus en plus fidèlement la réalité.
Du réalisme, Guy de Maupassant écrit, “Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous donner une vision plus complète, plus saisissante, plus convaincante que la réalité elle-même.”
Nous avons eu les mêmes débats en regardant les œuvres de Delphine de Vigan, en particulier en ce qui concerne son livre, d’âpres une histoire vrai. Est-il important si on n’est jamais vraiment sûrs quand elle est autobiographique et quand elle écrit une fiction complète.
Mais au final, le pouvoir de ce livre réside dans les avertissements clairs qu’il nous adresse aujourd’hui. Comment les capitaines d’industrie peuvent facilement être persuadés de soutenir des forces sinistres si cela est judicieux sur le plan commercial. Et deuxièmement, avec quelle facilité une majorité de la population d’un pays peut être persuadée d’inviter des dictateurs à envahir et à prendre le pouvoir, même si cela signifie une perte totale de liberté et de démocratie.