Qui a tué mon père – Édouard Louis

lundi, 5 octobre 2020

La région où Edouard Louis a grandi dans le nord de la France, près d’Amiens, est une région de dénuement, une région qui normalement ne produirait pas d’écrivains, d’intellectuels et de penseurs. Et c’est ce qui distingue ce jeune homme. Son écriture est rafraîchissante car, ayant échappé à ses origines, il peut donc utiliser son éducation pour essayer de comprendre pourquoi sa famille et son quartier sont si différents de la plupart du reste du pays. 

Bien qu’Edouard Louis ait physiquement quitté le milieu social de son enfance, le laisse-t-il vraiment derrière? Certains se demanderont s’il peut parler au nom de la classe dominée maintenant qu’il fait si clairement partie de la classe dominante. Pourtant, après avoir échappé aux liens de ses origines, il est plus à même d’utiliser son éducation pour choquer ses lecteurs à travers ses romans et sa politique. Et peut-être être dans une position unique pour fournir des explications et des solutions, obligeant le pays à faire face à la façon dont certaines franges de la population sont forcées d’exister.

Pas étonnant que ses écrits étaient la lecture idéale pour les gilet jaunes quand ils cherchaient l’inspiration, ou même, un manifeste. 

En 2016, nous avons lu En finir avec Eddy Bellegueule qui était un livre beaucoup plus bouleversant et choquant. Avec Qui a tué mon père, Edouard Louis essaie de comprendre comment le comportement de son père a été conditionné par les forces sociales et que ce n’est qu’après avoir quitté chez lui qu’il a pu commencer à le voir.

En fait, ce n’est qu’après avoir publié ses deux premiers livres qu’Edouard Louis a pu recommencer à parler avec son père. Quand il est retourné rencontrer son père et a vu dans quel état terrible il se trouvait, épuisé, un corps brisé à l’âge de seulement 50 ans, et alors, il a commencé à se poser la question: comment est-ce arrivé.

Après son accident du travail, son père a été contraint de retourner travailler même s’il n’était pas assez bien. Et Edouard Louis a dit que soit il a été forcé de rester chez lui sans argent pour acheter de la nourriture, et donc mourir, soit il a été contraint d’aller travailler, et donc de mourir.

Il s’est rendu compte qu’il pouvait trouver de l’affection pour son père sans avoir à accepter les attitudes et le comportement de son père.

Un petit livre court avec un message puissant.

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