Chaleur du sang – Irène Némirovsky

lundi 15 mai 2017

Une bonne lecture, mais le lecteur ne peut pas ignorer le fait que l’auteur a été assassiné à Auschwitz soixante cinq ans avant que le livre ne soit publié.

Irène Némirovsky est venue de Kiev en Ukraine, qui était, a ce moment-la une partie de la Russie. Elle est née (1903) dans une famille bancaire juive. Comme on a appris dans Le Vin de Solitude, sa mère avait peu d’intérêt pour elle; elle a été élevée par sa gouvernante. Après la révolution russe, quand elle avait 15 ans, sa famille s’enfuit vers la Finlande avant de venir en France.

Chaleur du sang a été écrit au cours de l’été 1941 à Issy-l’Evêque au Morvan, où Irène Némirovsky s’est réfugiée, après que les Allemands aient occupé Paris.

“Cependant, dans ce roman – que ses biographes pensent avoir été conçu dès 1937, il a été écrit en même temps que Suite Française”.  New York Times

Alors que Suite Française a été retrouvée par sa fille dans une valise 60 ans après la mort, Chaleur du sang n’a été découvert dans son intégralité lorsque les biographes ont rencontré le roman dans des documents archivés en 2007. Les deux livres ont été écrits dans l’année précédant son meurtre en 1942.

L’histoire est racontée par Syvestre, ou Silvio, qui retourne dans le village où il a grandi. Il est vieux, pauvre et bien voyagé. Il observe la vie quotidienne de sa famille et les gens du village; en particulier, sa cousine Helen, son mari François et leur fille Colette.

Ayant été absent pendant si longtemps, Sylvio est comme un étranger observant le comportement des villageois. Cela oblige à rappeler que l’écrivain est également une étrangère, d’abord un immigrant de Russie et deuxièmement comme réfugié de Paris.

On se demande pourquoi elle a choisi que le narrateur soit masculin.

Le livre est une bonne histoire assez conventionnelle, des fois presque policier. Dans ce roman, il y a l’amour, un meurtre et des déceptions, mais le bouquin évoque aussi la France provinciale des années 1930. Il décrit comment ceux qui vivent dans le village et l’autre région environnante veulent juste être laissés à eux-mêmes, même si cela implique de surmonter le tuerie occasionnel.

Qu’est-ce que c’est, le contentement ou le bonheur? Assis près du feu en soirée? Boire du vin. La camaraderie d’un long mariage. Ou peut-être ce bonheur ne dure que lorsque l’on a encore du chaleur du sang.

Au fur et à mesure que l’histoire se développe, on constate que ce qui est apparemment choquant pour la famille est en fait les anciens modèles du passé qui se répètent.

Un livre trop court – on voulait que l’histoire se fasse encore et encore. Si Irène Némirovsky avait eu la chance d’une vie pleine, peut-être l’histoire aurait pu être poursuivie.

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