lundi 11 décembre 2017
C’est l’histoire d’un affrontement des cultures. Les quatre bourgeois qui fuient Paris en juin 1940 sont confrontés à un monde étrange de la vie paysanne. Les paysans rencontrent ces personnages parisiens plus grands que nature dont ils n’avaient aucune idée. Mais alors, aucun groupe n’a réalisé l’énormité de la catastrophe qui a frappé la France et l’Europe.
Les Faux-Fuyants a été publié en 1991, 37 ans après Bonjour tristesse, le premier et le plus célèbre roman de Françoise Sagan. Et quel développement et maturité en écriture, personage, intrigue et style!
Diane, Loic, Bruno et Luce se dirigent vers l’ouest en quittant Paris dans le Chenard et Walcker, et atteignent la région de la Beauce quand ils sont mitraillés par des avions allemands. A partir du moment où ils se sont abrités dans la ferme jusqu’à la fin du livre, il y a peu de mention des allemands ou de la guerre.. Pourquoi? Peut-Être la guerre n’est qu’un prétexte.
La ferme est un «petit havre de paix au milieu de la guerre», et loin de leur vie urbaine occupée. “Les rats de la ville sont chez les rats des champs.”
Le livre est autant une comédie, une farce et une tragédie qu’un commentaire sur les divisions sociales de la France des années 1940; entre les classes moyennes supérieures et celles qui vivent de leurs fermes, et entre Paris et la France profunde. On s’amuse beaucoup à rire de ces quatre bourgeois qui tentent de se débrouiller dans un monde qui leur est totalement étranger: la campagne, surtout la pomposité de Bruno. Le livre n’a pas vraiment de niveaux plus profonds, à part de se moquer de tout le monde
“Je ne sais pas si vous vous rendez compte, Loïc, mais depuis ce matin nous avons été mitraillés trois ou quatre fois, notre chauffeur a été tué sous nos yeux, notre voiture démolie et flambée, notre hôte a eu la cheville transpercée par une balle, ses chevaux se sont emballés et c’est un miracle que j’ai pu les dompter.”