lundi, 4 janvier 2022
Après 25 ans, le mari de Claudine, Julien, rentre un jour à la maison et dit : “C’est fini”. Claudine avait été heureuse de passer sa vie conjugale en s’occupant de son mari et de leurs deux enfants, Eric et Mathilde. Elle a le cœur brisé, sans qualification et n’ayant jamais travaillé à l’extérieur de la maison. Elle regarde les plis de son pantalon qu’elle avait repasser la veille.
“Une femme neuve” est une lecture courte et facile, couvrant des questions importantes avec un style d’écriture raffiné.
Je pense que ce livre pourrait bien avoir été écrit comme un avertissement sérieux aux femmes sur ce qui pourrait arriver si elles abandonnaient tout espoir de carrière pour devenir femme au foyer. Publié en 1980, le livre a été écrit dans les années 1970, alors que de nombreux aspects de la vie commençaient à changer. En particulier, il est devenu plus normal pour les femmes de poursuivre leur propre carrière et leurs propres intérêts. Le débat a évolué au cours des 40 dernières années. De nos jours, il y a peu de pression ou d’attente pour qu’une femme abandonne sa carrière pour être femme au foyer à temps plein.
Le livre m’a parlé personnellement. Ma mère et mon père se sont séparés quand j’avais une vingtaine d’années. C’était une situation similaire. La différence étant que ma mère a découvert la liaison de longue date de mon père et elle est partie. Elle n’avait rien. Ayant été une femme au foyer toute ma vie, elle était maintenant forcée de vivre dans un studio et de travailler pour un faible salaire dans un magasin. En lisant le choc de Claudine, je n’arrêtais pas de penser à ma mère, qui luttait pour vivre seule à un âge similaire à celui de Claudine. Peu de temps après le divorce de mes parents, la loi a changé, exigeant le partage des biens familiaux.
Je pense que l’histoire parlerait aussi à quiconque se retrouve soudainement seul. Ainsi, le livre m’a également rappelé des souvenirs de moi seule après le décès de mon partenaire de longue date au moment même où mon fils partait pour l’université. La question du traitement de la perte est une question universelle qui trouvera un écho auprès de nombreux lecteurs.
C’était un choc terrible pour Claudine. Pendant un instant, elle oublie puis se souvient avec une brusque contraction de la poitrine.
Janine Boissard est née à Paris en 1932 et a écrit des dizaines de romans, ainsi que des scénarios pour le cinéma et la télévision.
Si la majeure partie du livre se situe à Paris, j’ai particulièrement apprécié les descriptions de Chanterelle, la ferme normande où son père cultive des légumes, des pommes à cidre et élève des moutons – une merveilleuse retraite pour Claudine. Il avait acheté « une vieille ferme abandonnée » sans eau ni électricité quand il était jeune et elle y a grandi. Elle est à la maison et connaît les manières du pays. On ne peut pas faire une omelette en brûlant n’importe quel vieux bois mais du bois et de la braise qui brûle tendrement, sans étincelles. “Il n’y a pas de meilleur cuisinier que mon père. C’est sa façon d’être poète.”
J’ai trouvé le portrait de Florent rafraîchissant. Dans de nombreux romans, Claudine pourrait rencontrer un autre homme et ils commenceraient leur nouvelle vie, et les schémas se répéteraient. Mais Florent n’était pas un homme typique. Il était exactement ce dont elle avait besoin à ce moment-là. Quelqu’un qui avait la sensibilité de la laisser être, d’être là pour elle et de ne s’approcher que lorsqu’elle était absolument prête. Pourtant assez énergique pour lui donner confiance, la rassurer et l’encourager fortement à suivre le cours « recommencer ».