3 avril 2023
Le roman est un récit fictif de la relation entre le poète français Arthur Rimbaud et sa sœur Isabelle. Il se concentre sur les 3-4 derniers mois tristes de la vie du poète. Il revient après avoir passé plus de 10 ans en Afrique, semblant beaucoup plus vieux que son âge. Après l’amputation d’une jambe à Marseille, il est bientôt pris en charge par sa sœur Isabelle qui, dans ce livre, raconte sa douloureuse déchéance vers l’inévitable. Ce n’est pas une lecture réjouissante mais Philippe Besson fait raconter par Isabelle avec des détails émouvants, le déclin du corps, la douleur, l’accrochage à l’espoir.
Besson réussit à capter l’amour et la dévotion entre Isabelle et Arthur, ainsi que les tensions et les conflits. Isabelle protège farouchement son frère, mais elle est aussi profondément troublée par son comportement et son côté obscur.
L’écrivain réussit à évoquer l’ambiance de l’époque. Le roman se déroule à la fin du XIXe siècle et Besson décrit l’atmosphère de l’époque avec une grande habileté. Le lecteur se sent comme s’il était là avec Isabelle et Arthur, vivant les peurs et les peines de leur vie.
Les Jours Fragiles est une écriture puissante et émouvante qui est susceptible de rester avec le lecteur longtemps après qu’il ait terminé le livre. C’est une lecture incontournable pour quiconque s’intéresse à Arthur Rimbaud.
L’influence de Rimbaud sur la poésie et la littérature françaises a été profonde, et ses oeuvres ont été louées pour son exploration de l’inconscient, son accent sur le pouvoir du langage et sa capacité à rompre avec les formes et conventions traditionnelles. Son influence peut être vue dans les oeuvres de nombreux écrivains et artistes ultérieurs, y compris les surréalistes et les poètes Beat.
Il est donc extrêmement décevant de découvrir que le livre ne contient presque rien sur Rimbaud le poète, son histoire d’amour avec son collègue Paul Verlaine ou pourquoi il a abandonné l’écriture de la poésie à l’âge de 21 ans et s’est tourné vers une vie de voyages, passant des années errant à travers l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et finalement s’installer en Ethiopie.
Etant donné le lent et douloureux déclin qui est décrit, je ne pense pas que personne puisse décrire le roman comme une lecture agréable, mais Besson imagine habilement Isabelle décrire toutes les émotions et les horreurs d’une mort prolongée.