La Première Enquête de Maigret – Georges Simenon

Lundi 10 septembre 2018

Je trouverais difficile de dire que les romans maigret sont des grande littérature mais ils sont cependant des lectures très agréable, tout comme on pourrait aimer regarder un épisode de Morse. Le Maigret de Simenon n’a pas le noir de Raymond Chandler, ni la caprice d’Agatha Christie et certainement pas le frisson que peut tenir en haleine avec Line of Duty.

Alors que les romans de Maigret ne seraient jamais en ligne pour le prix goncourt, j’ai vraiment apprécié le livre et je l’ai trouvé relativement facile à lire. A tel point que j’ai choisi d’en lire une autre: la Patience de Maigret. C’était un conte de Maigret plus conventionnel et à certains égards, je pense que je l’ai préféré et j’ai hâte d’en lire plus.

L’action de La Première Enquête commence lorsque Maigret, en service de nuit, reçoit une visite d’un jeune musicien qui a entendu une femme demander de l’aide et puis il a entendu un coup de feu. Lorsque Maigret visite l’hôtel où cela est censé s’être passé, il n’ya aucune preuve de crime. Au fur et à mesure que l’intrigue se développe, on constate que Le Bret, le patron de Maigret et les propriétaires de l’hôtel sont membres du même club.

Maigret est une caricature de lui-même, rarement sans son fameux pipe, son pardessus mastic et son chapeau de melon. On ne trouvera pas de politique, de religion ou de questions plus profondes dans ces livres. On trouve une bonne histoire, une bonne intrigue et une excellente évocation d’un temps disparu depuis longtemps, perdu à jamais. Et dans cette «première enquête», on retrouve beaucoup des traits pour lesquels Maigret allait devenir célèbre: un oeil pour les détails, une détermination à rechercher la vérité et la justice et si cela devait bouleverser ses supérieurs. . .

La manière de George Simenon écrit est intéressant. Il écrit un roman en 8 à 11 jours. Il vit jour et nuit dans le peau de ses personnages. Chaque matin un autre chapitre. Les 48 heures avant de commencer à utiliser son pot de 40 crayons sont passées à réfléchir. Quand il commence a écrire il a aucune idée comme le roman va terminé

Il pense jamais de les gens qui va lire. Il pense que les personnages.

Est-ce que il aime écrire? Il’adore! Si il pass trop de temps sans écrire, il commence être malade. Pour les noms des personnages il cherche dans les annuaires des telephone. Et quand il écrit, il élimine toute réflexion sur les styles de littérature.

Au début de La première Enquete du Maigret, le jeune détective est vif et un peu naïf. À la fin, il a appris un cynisme avec un certain manque de respect et de méfiance envers ses supérieurs.

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Réparer les vivants – Maylis de Kerangal

C’est le roman d’une transplantation cardiaque. Ce n’est probablement pas un livre que j’aurais choisi de lire s’il n’avait pas été choisi pour notre cercle de lecture. Excellent mais insupportable. Le roman raconte l’histoire d’un jeune surfeur tué dans un accident de la route, comment ses parents ont été informés et comment ses organes ont été donnés à des patients qui en avaient désespérément besoin dans différentes parties du pays. Un homme qui meurt est la respiration d’un autre.

Le sujet représente un défi mais l’écriture est souvent magnifiquement poétique. Elle écrit comme un peintre peint. On trouve le titre dans Platonov de Tchékhov – “Enterrer les morts, réparer les vivants”

Le roman est extrêmement bien recherché et toutes les informations techniques des procédures sont esquissées. Une chose qui se présente sont l’éthique. Tous les efforts sont faits pour s’assurer que les dons d’organes sont faits correctement et proprement. Par exemple, les médecins qui diagnostiquent la mort de Stephen ne sont pas ceux qui ont enlevé les organes. Et pourtant, différents médecins encores prennent la décision, pour une base de données nationale, de savoir qui devrait recevoir les organes.

Et les thèmes plus profonds ne sont pas manqués. C’est quoi exactement, le coeur? Est-ce l’essence même de notre être ou juste une autre partie du corps qui peut être échangée? Et qu’est-ce que la mort? Plus quand le cœur cesse de battre.

“L’arret du coeur n’est plus le signe de la mort, c’est désormais l’abolition des function cerebrales qui l’atteste. En d’autres termes: si je pense plus alors je ne suis plus.”

L’intrigue est assez simple, mais c’est l’habileté de l’auteur à écrire qui fait de ce roman un si grand. Certains critiques ont remis en question le besoin de récits «non pertinents». Le goût de Thomas Rige pour la musique et pour la chanson du chardonneret, les aventures nocturnes de Cordelia Owl, la collection de vinyles Bob Dylan et Neil Young de Revol, le labyrinthe de Juliette, etc. Ces backstories sont une partie essentielle du roman; ils aident à développer et à colorier la richesse du roman. Et dans un roman sur la mort, il est nécessaire de fournir des rappels constants de la vie

Maylis de Kerangal a été décrit comme un écrivain de processus. Un roman précédent, Naissance d’un pont, elle décrit apparemment la construction d’un pont dans les moindres détails, du début à la fin, pleine des plus petits détails.

Maylis de Kerangal a écrit, “Je pense que tous mes romans sont des autoportraits” et que son frère est un chirurgien cardio-vasculaire, qui était là pour conseiller sur ces complications de la chirurgie de transplantation – et ses trois frères étaient tous des surfeurs.

La description de la mère de Simon se réveille à l’appel téléphonique dont elle se souviendra toujours, son trajet à l’hôpital et la rencontre avec le Dr Revol est horriblement bien fait. Et cela agitera les émotions de ceux qui ont dû visiter les malades ou mourir à l’hôpital.

Si l’on veut comprendre cette procédure chirurgicale particulière, aucune revue médicale ne pourrait jamais transmettre l’horreur et l’accomplissement des greffes d’organes aussi complètement et totalement que Maylis de Kerangal dans Reparer les vivants.

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Derriere la vitre – Robert Merle

lundi, 21 mai 2018

Ce roman examine 24 heures dans la vie de la nouvelle université de Nanterre juste à l’extérieur de Paris. La date sélectionnée est une date clé: le 22 mars 1968. Ce qui s’est passé ce jour-là conduit directement aux occupations, grèves et émeutes de mai 1968 en France. Robert Merle nous donne un aperçu unique de la vie quotidienne des étudiants ordinaires, y compris les groupescules de gauchists rivaux, les professeurs d’université et les personnel administratifs et des travailleurs de la construction algériens à l’extérieur qui fait le goudron.

Les romans circadiens ne sont pas si rares. Ulysse de James Joyce utilise Leopold Bloom pour nous guider autour du Dublin du 16 juin 1904 en 24 heures, Mme Dalloway de Virginia Woolf passe ses 24 heures à préparer une soirée et dans le Samedi de McEwan, la toile de fond de l’histoire est le 15 février 2003, le jour de la manifestation géante contre l’invasion de l’Irak.

Robert Merle nous emmène dans la vie de ses personnages au fil du jour et mène inévitablement à l’occupation du bloc administratif de l’Université. Mais ça fonctionne. Nous partageons la vie quotidienne de ces personnages, qu’il s’agisse d’un étudiant de première année en quête de romantisme, d’un professeur junior dont la promotion est injustement bloquée ou d’un fumeur de pipe trotskyste qui fréquente tous ceux qui écoutent.  C’est different mais ça marche. 

Moi aussi, j’étais un étudiant de deuxième année en mars 1968 et je reconnais beaucoup de ces personnalités et de ces discussions. 

Il existe plusieurs sectes différentes des gauchistes. Communistes, marxistes-léninistes, trotskystes avec les anarchistes our anars dont leur but, “c’est de faire chier le Pouvoir.”

Beaucoup de lecteurs seront choqués de l’attitude de beaucoup des hommes décrits dans le roman. Le sexisme de l’époque imprègne les pages. C’était avant que le mouvement de libération des femmes ait vraiment commencé. 

Simon dit à Josette, “C’est pas parce qu’on qu’on couche ensemble, patate, qu’on vas tomber dans la possessivité degueulasse.”

Les relations étaient sur le point de changer car les femmes, et beaucoup d’hommes, cherchaient l’égalité entre des sexes

L’environnement de Nanterre était gris et sans intérêt, un désert culturel! Quel contraste avec la Sorbonne et la Rive Gauche

Après le 22 mars, le Mouvement influent du 22 mars a été formé. À la fin d’avril, Cohn-Bendit a été arrêté. Une grève a eu lieu à Nanterre et enfin, le 2 mai, le doyen Pierre Grappin, en accord avec le ministre Alain Peyrefitte, décide de la fermature de l’université. Où iront tous les étudiants? Evidemment, la Sorbonne au centre de Paris, la rive gauche. Voila, ca commence.

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Le notaire du Havre – George Duhamel

Le notaire du Havre, le premier de ses roman-fleuves, est une histoire des changements et des événements quotidiens dans la vie d’une famille. Comme ils luttent pour fournir de la nourriture, un abri et de l’éducation à leur famille, on voit les caractères très différents de ses parents, Lucie et Raymond Pasquier. Ses parents étaient “les gens simples et droits” en quête d’ascension sociale. L’histoire se déroule du point de vue du l’enfant, Laurent, troisième fils de la famille

“La plupart des hommes ont besoin qu’on leur ‘dévoile’ ce passé tout enveloppé de suaires.”

On en apprend beaucoup moins sur ses frères et sœurs, frère aîné Joseph et Ferdinand et sa petite soeur, Cécile. La plus grande partie de l’histoire se fait dans le quartier de Montparnasse à la fin des années 1880, une histoire d’une famille parisienne modeste.

Ce que j’ai particulièrement apprécié en lisant ce roman était les descriptions de la vie quotidienne des gens en ce temps-là à Paris.  Leurs vies, les sons, les odeurs, les petites choses de la vie de famille, tout s’animent dans les pages de ce roman. J’ai vécu une fois à côté d’une voie ferrée et je me souviens très bien de la façon dont la maison tremble.

Tout au long du livre, les parents attendent un héritage. IIs attendent quelques nouvelles, enfin,  du notaire du Havre. Cela ne peut être résolu avant que le destin des deux sœurs aînées de Lucie soit connu. Ils vivaient au Pérou et la communication entre la France et le Pérou n’est pas rapide. Le travail légal est fait par ce notaire du Havre

Exactement comment peut-on vit les vie, sachant que l’argent peut venir votre chemin, à un moment donné? Est-ce que vous continuez comme d’habitude? Ou changez-vous l’économie de votre ménage parce que très bientôt, peut-être, vous aurez de l’argent?

Cette roman est le premier dans le series, Chronique des Pasquier

Après la guerre, Georges Duhamel est nommé, en 1947, à la présidence de l’Alliance française et reprend ses voyages en faveur de la culture française. Il rétablit partout de nombreuses écoles de l’Alliance. Clairement, c’est pourquoi on a été invité à lire ce livre.

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Le rouge et le noir – Stendhal

26 mars 2018

Roman étonnamment moderne qui peut-être précéde les écritures de Dosteovsky et Virgina Woolf. Le livre parle du caractère, l’aliénation et de la psychologie de Julien Sorel.

Même si il y a beaucoup de moments où Stendhal se déclenche sur une tangente, qui sont plus ou moins d’intérêt, je trouve ce livre une lecture très agréable. Il y avait même des moments où je ne pouvais pas m’empêcher de lire, même si c’était déjà les premières heures de la matinée – en particulier le dernier partie, et les première rencontres avec Mme Renal.

Julien était une création originale et fascinante. De sa capacité inhabituelle à se souvenir de la Bible en latin à sa décision d’accepter et de ne pas combattre son destin final.

En fait, j’imagine qu’il y a eu de nombreux doctorats écrits sur la psychologie de Julien Sorel.

Je ne me souviens pas d’avoir jamais rencontré des fiançailles, dans des romans, où l’amitié du couple a mis tant de temps à mûrir, si c’est le bon terme. Et ce fut le cas à la fois avec Mme Renal et Mlle Mole. Tant de chapitres de tenue de mains ou, occasionnellement, le baiser des mains.

Il est difficile de comprendre comment, après avoir eu une liaison si intense et si passionnée avec Mme Renal, que Julien aurait pu alors succomber à un an ou deux au séminaire.

Il était à juste titre fier de son intellect mais moins fier de ses humbles origines dans la fictive Verrières, en Franche-Comté.

Julien était un admirateur de Napoléon, mais comme c’était le temps de la restauration des Bourbons et juste avant le soulèvement de juillet 1830 qui a amené une monarchie constitutionnelle sous le roi Louis-Philippe, il garde généralement ses vues sur l’empereur.

Beaucoup de critiques considèrent le livre comme un manuel pour expliquer comment séduire les femmes riches. Et que Julien a utilisé les femmes pour gravir l’échelle sociale. Il est facile de comprendre pourquoi les gens le penseraient, mais je pense qu’un tel point de vue ne tient pas compte de la nature plus complexe de Julien Sorel. D’autres critiques ont qualifié Julien de méchant. Mais le fait qu’il soit un individu si imparfait et complexe est ce qui lui rend si réel et séduisant.

Le Rouge et le Noir évoquent les pensées des autres écrivains qui ont suivi. Les paramètres ecclésiastiques rappellent ceux d’Anthony Trollope à Barchester. La réticence de Julien à faire appel de sa condamnation et à accepter son destin imminent reflète l’attitude de Mersault dans L’Étranger de Camus. L’intrigue romantique de la seconde moitié du roman rappelle Les Liaisons Dangereuses.

Un critique a remarqué que la leçon du livre n’est pas de jouer avec les épouses des autres – ou le système de classe.

Une chose dont je n’étais pas content était la fin du roman. Pourquoi Stendhal ne lui permettait Julien de mourir? Était-ce la façon la plus simple de terminer le livre? Ou peut-être l’auteur ne pouvait-il pas penser à Julien vivant heureux toujours avec Mathilde?

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Thérèse Desqueyroux – François Mauriac

19 février 2018

Thérèse Desqueyroux a empoisonné son mari. Elle n’a pas commis ce crime parce qu’elle était jalouse, parce qu’elle voulait sa richesse ou parce qu’elle voulait être avec un amant. Rien de si simple. Et c’est ce qui est fascinant de ce roman de François Mauriac. Pourquoi l’a-t-elle fait? Après tout, elle était très à l’aise. Elle et son mari, Bernard, venaient de familles propriétaires terriennes.

L’isolement était-il un facteur? Ils vivaient loin des grandes villes et des villes. “Argelouse est réellement une infinité de la terre”

Était-ce parce que le mariage était pour la convention et manquait de toute trace d’amour. Bernard “épouserait la fille la plus riche et la plus intelligente de la lande, peut-être pas le plus joli, mais sur elle demande pas si elle est jolie ou laide, sur subit son charme “.

Était-ce qu’elle se sentait piégée dans une sorte d’existence sur laquelle elle n’avait aucun contrôle? Entouré par la bourgeoisie avec leurs mensonges, l’hypocrisie et les règles souvent tacites qui régissent leur vie. “Tout ce qui précède mon mariage prend dans mon souvenir cet aspect de pureté”

Était-ce parce que Bernard était si contrôlant. Pour commencer, ce contrôle est subtil et «normal». Après le procès, Bernard la condamne au silence et à la réclusion domestique pour sauvegarder les apparences.

Qui est à blâmer? Qui est le vrai monstre? “Elle était entrée somnambule dans la cage”

Bernard, est-il aussi victime de son environnement social?

Pourquoi l’a-t-il aidé à déménager à Paris? Était-ce pour montrer de la compassion ou était-ce pour s’assurer que la famille n’épargnerait plus aucun embarras?

Est-ce une histoire qui est enracinée dans les années d’entre-deux-guerres, ou est-ce aussi une histoire de notre temps?

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Le grand cahier – Agota Kristof

Ce livre est avant tout une critique des horreurs de la guerre et de l’occupation.

Voici quelque chose d’écrit sur la guerre qui ne pouvait être écrit que comme fiction. Non-fiction ne transmettrait pas le même impact des horreurs.

Une femme est obligée de laisser ses jumeaux avec sa mère, avec qui elle a été séparée pendant 10 ans. Les garçons ne la connaissent pas. La grand-mère est soupçonnée d’avoir empoisonné son mari, le grand-père des garçons et les villageois l’ont surnommée “La sorcière”.

La grand-mère des garçons vit juste à l’extérieur d’une petite ville, vivant d’une main à l’autre la vie paysanne, cultivant des choses sur sa terre et vendant des choses au marché de la petite ville. Elle essaie de rendre la vie des garçons aussi misérable que possible, avec son intimidation et son châtiment physique. C’est, après tout, comment on apprend la vie.

Les deux garçons apprennent rapidement à utiliser leur intelligence, à travailler et à se durcir pour s’adapter à la violence de leur monde.

Leur grand-mère est extrêmement désagréable, intimidante, sale et cruelle. Les garçons tiennent un cahier pour enregistrer leurs réunions et leurs observations. Les jumeaux se donnent des exercices pour les aider à faire face à la douleur, au froid et la faim et apprendre. Enfin, ils deviennent des autodidactes.

Une chose très distinctive à propos du roman est que les jumeaux parlent d’une seule voix. Et toujours se référer à eux-mêmes comme nous. Les deux garçons ne parlent jamais séparément ni ne discutent entre eux et semblent toujours être d’un même avis. L’auteur ne nous dit pas leurs âges ni leurs noms. On peut deviner qu’ils ont probablement entre neuf et dix ans.

L’absence de noms et d’émotions évoque pour moi la lecture de L’étranger.

Les abus sexuels et les rapports sexuels avec des mineurs sont enregistrés de la même manière que de nombreux autres événements du roman. L’histoire d’une enfance brisée et d’une innocence perdue. Les excès que l’auteur expose démontrent l’absence d’un code moral en temps de guerre.

Le premier roman d’Agota Kristof est une bonne leçon pour dire plus avec moins. L’auteur écrit de telle manière que le lecteur est toujours désireux de lire le prochain court chapitre, souvent 3-4 pages. Normalement, tout est écrit au présent.

Sa fille, Zsuzsanna Beri, explique que l’action des grands cahiers a eu lieu lorsque Agata a déménagé près de la frontière hongroise-autrichienne.

L’auteur est née en Hongrie mais a dû quitter son pays natal en 1956 à la suite du soulèvement. Elle a déménagé en Suisse et a écrit en français. Comme il était remarquable qu’à l’âge de 21 ans, elle ne connaissait pas un mot de français, elle pouvait encore gagner le prix européen de littérature française. Cela me rappelle Joseph Conrad, qui était aussi originaire d’Europe de l’Est (Pologne) et qui a écrit ses romans en anglais, une langue qu’il a commencé à apprendre quand il était dans la vingtaine.

En 2000, quand un professeur de littérature de 26 ans a acheté des exemplaires de son livre à lire à son collège à Abbeville, dans le nord de la France, il a été arrêté devant ses élèves et jeté en prison pendant trois heures.

Des enseignants, des élèves et des parents ont manifesté dans les rues d’Abbeville pour soutenir l’enseignant, qui a été libéré et autorisé à poursuivre sa carrière.

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Les faux-fuyants – Françoise Sagan

lundi 11 décembre 2017

C’est l’histoire d’un affrontement des cultures. Les quatre bourgeois qui fuient Paris en juin 1940 sont confrontés à un monde étrange de la vie paysanne. Les paysans rencontrent ces personnages parisiens plus grands que nature dont ils n’avaient aucune idée. Mais alors, aucun groupe n’a réalisé l’énormité de la catastrophe qui a frappé la France et l’Europe.

Les Faux-Fuyants a été publié en 1991, 37 ans après Bonjour tristesse, le premier et le plus célèbre roman de Françoise Sagan. Et quel développement et maturité en écriture, personage, intrigue et style!

Diane, Loic, Bruno et Luce se dirigent vers l’ouest en quittant Paris dans le Chenard et Walcker, et atteignent la région de la Beauce quand ils sont mitraillés par des avions allemands. A partir du moment où ils se sont abrités dans la ferme jusqu’à la fin du livre, il y a peu de mention des allemands ou de la guerre..  Pourquoi? Peut-Être la guerre n’est qu’un prétexte.

La ferme est un «petit havre de paix au milieu de la guerre», et loin de leur vie urbaine occupée. “Les rats de la ville sont chez les rats des champs.”

Le livre est autant une comédie, une farce et une tragédie qu’un commentaire sur les divisions sociales de la France des années 1940; entre les classes moyennes supérieures et celles qui vivent de leurs fermes, et entre Paris et la France profunde. On s’amuse beaucoup à rire de ces quatre bourgeois qui tentent de se débrouiller dans un monde qui leur est totalement étranger: la campagne, surtout la pomposité de Bruno. Le livre n’a pas vraiment de niveaux plus profonds, à part de se moquer de tout le monde

“Je ne sais pas si vous vous rendez compte, Loïc, mais depuis ce matin nous avons été mitraillés trois ou quatre fois, notre chauffeur a été tué sous nos yeux, notre voiture démolie et flambée, notre hôte a eu la cheville transpercée par une balle, ses chevaux se sont emballés et c’est un miracle que j’ai pu les dompter.”

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Tartuffe – Molière

lundi, 20 novembre 2017

Tartuffe est une pièce sur l’hypocrisie en France au milieu du XVIIe siècle. Mais comme toutes les grandes œuvres d’art, les thèmes de la pièce sont encore très pertinents aujourd’hui. Tartuffe apparaît d’abord comme un chrétien pieux et fondamentaliste. Petit à petit, on apprend qu’il est plus coupable des péchés contre lesquels il prêche que n’importe lequel des autres personnages de la pièce. Molière révèle l’hypocrisie de Tartuffe avec beaucoup d’humour. Pour lire la piece en français est d’apprécier le superbe rythme et la poésie qui venait de la plume de Molière

En dehors de Molière, le personnage principal est Orgon, le chef de famille, qui fut joué par Molière lui-même lors de la première apparition de la pièce. Orgon tombe sous le charme de Tartuffe et finit par lui promettre sa fille et son domaine. À un moment, il semblait que sa femme Elmire serait également victime des mauvaises voies de Tartuffe. On ne peut que spéculer sur les raisons pour lesquelles Orgon aurait pu tomber si facilement sous le charme de Tartuffe.

La pièce est pleine de femmes fortes, en particulier Elmire, Madame Pernelle (mère d’Orgon) et Dorine. Ce dernier est le sage serviteur et compagnon de Marianne, qui à la fois commente sur la pièce et manipule les événements. Elle est directe, honnête, amusant et elle voit ce qui se passe plus clairement que quiconque. Les femmes jouaient dans le théâtre français quelque temps avant que les femmes soient vues sur les scènes anglaises.

Le film intitulé “Molière” décrit comment le dramaturge français a changé la nature même du théâtre. Tout en continuant la longue tradition de la comédie et de la farce, il a ajouté de nouvelles dimensions impliquant la réalité des salons et de la vie publique. Ses pièces n’étaient pas seulement de la farce mais de la satire, de la passion et de la morale. Ses personnages sont crédibles et cela rend sa satire sociale mordante tellement plus puissante. Son but est de corriger les folies de l’âge en les exposant au ridicule. On lui attribue la «comédie des mœurs»  et la «comédie de caractère» française, leur forme moderne.

Quand Molière a commencé sa carrière d’acteur, le théâtre en France était largement sous l’influence de la Commedia dell’arte. De ces traditions, nous avons hérité en Angleterre de la pantomime, du punch et de judy. La plupart des pièces de théâtre étaient de la comédie et de la farce – une comédie qui vise à divertir le public à travers des situations très exagérées, extravagantes et donc improbables. Molière a gardé beaucoup de ces traditions mais il est allé plus loin.

Le role du comédie est, pour Moliere, d’instruire et de prévenir. La comédie peut attaquer les vices avec une arme plus efficace que le sermon: le ridicule.

Il est naturel de comparer Shakespeare et Molière. Tous deux jouaient dans leurs propres pièces, possédaient leurs propres compagnies de théâtre et aimaient jouer avec leurs langues différentes.

Molière a eu plus de problèmes avec les autorités que Shakespeare.  Si Shakespeare voulait faire des remarques sur l’époque où il vivait, il l’a fait en dramatisant le passé. Molière a écrit pour l’ici et maintenant de son monde. À un moment donné, l’archevêque a menacé d’excommunier quiconque aurait vu, exécuté ou même lu Tartuffe. Souvent, la seule chose qui a sauvé Molière était sa faveur auprès du roi du soleil, Louis XIV.

La principale chose que les deux dramaturges ont en commun est que leurs œuvres sont encore interprétées et lues aujourd’hui.

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Chanson douce – Leïla Slimani

 Lundi 16 Octobre 2017

“Le bébé est mort”

Cette courte phrase d’ouverture rappelle immédiatement le premières ligne de L’étranger.  “Aujourd’hui, maman est morte”.

En raison de cette premier ligne, il ne donne rien pour dire tout de suite que c’est le cauchemar ultime de bobo – une nounou qui assassine les enfants.

Ceci est un livre dans le genre de Les Apparences (Gone Girl), La fille du train ou même L’enfant volé (A Child in Time) de Ian McEwan.

Leila Slimani a expliqué qu’elle a commencé le livre avec l’horreur des meurtres parce que sinon l’histoire aurait semblé moins intéressante. Au lieu de cela, dans chaque phrase et paragraphe, le lecteur cherche du sens. Nous, les lecteurs, savons beaucoup plus que les parents des enfants, Myriam et Paul. Le livre n’est pas seulement un roman policier. En même temps, on essaie de comprendre pourquoi les meurtres ont été commis, on lit une critique de la vie urbaine moderne.

Ce n’est pas seulement un roman sur l’abattage des jeunes enfants. Pour moi, l’une des choses les plus importantes sur ce livre de Leila Slimani est qu’elle soulève la question non résolue sur qui s’occupe des enfants

C’est aussi un roman sur la classe et l’inégalité. Louise, la nounou, a eu une vie difficile et a des problèmes dont elle est probablement inconsciente. Mais surtout c’est un roman sur le droit des parents d’être sur le lieu de travail, qu’elle soient femmes ou qu’il soient hommes.

Myriam et Paul sont un couple qui a deux jeunes enfants. Ils sont très ordinaires et banal. Sauf quand Myriam essaie un petit vol à l’étalage.  Quand elle rencontre Pascal dans la rue, un vieil ami étudiant, il ignore complètement ses deux enfants et ne s’intéresse pas à eux. Les gens banal!

Tant que Myriam se contente de rester à la maison et de s’occuper des enfants, tout va bien. Mais elle veut reprendre sa carrière. Que font-ils? Tout le monde ne peut pas faire ce que ma partenaire et moi avons fait quand notre fils était petit, partager un travail d’enseignant. Ils décident de faire ce que tout le monde fait, dans leur quartier confortable parisien; ils cherchent une nounou. Ils le font d’une manière très correcte; sélectionner des candidats pour une entrevue; préparer des questions et vérifier les références.

Louise se révèle être le choix parfait. Elle s’entend bien avec les enfants, elle a la maison propre quand le couple revient du travail, et elle même prépare le repas du soir pour la famille. La nounou parfaite.

“Ma nounou est une fée . . .  Ella fait entrer la lumière.”

L’auteure, Leila Slimane, née en 1981, est originaire de Rabat au Maroc et a remporté le prix Goncourt pour ce roman. Elle a la citoyenneté française et marocaine et elle est arrivée à Paris à l’âge de 17 ans en tant qu’étudiante. Son père est banquier et sa mère est médecin. Elle est également mariée à un banquier. Les vidéos YouTube font ressortir sa forte présence, son intellect et son enthousiasme.

Bien que ce soit une lecture facile et intéressante, peut-être que cela aurait pu aller un peu plus loin. On ne comprend pas bien pourquoi Louise est comme elle est. Et n’a-t-elle vraiment aucun contact avec Stephanie? La fin est peut-être un peu décevante. Pas de grande révélation ou une grande explication.

Le roman a quelques moments de noirs purs. Comme lorsque Myriam découvre le squelette nettoyé du poulet dans le frigo. Celui qu’elle avait jeté le matin même. Cela fait qu’on se demande ce qui est vraiment arrivé à Stephanie.

Néanmoins, il remet en question la façon dont nous, les femmes et les hommes, gérer la garde des enfants pendant que l’on travaille.

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